91
1
Carte illustrant la provenance
des objets médiévaux du musée
2
France
STATUE ÉQUESTRE
DE SAINT GEORGES
Seconde moitié du XV
e
siècle
Calcaire
le parcours ponctué par les stèles, l’Hermaphrodite,
le Jupiter cavalier à l’anguipède, les tablettes
zodiacales, l’épée et la roue du char celtique, ainsi
que la baignoire de Damblain, évoque, bien sûr,
l’essor de l’archéologie et l’intérêt marqué pour
l’Antiquité, mais aussi la tradition d’un musée miroir
du patrimoine antique
3
.
Les périodes médiévales et renaissantes ont
longtemps été délaissées au prof it de l’Antiquité.
Néanmoins Jules Laurent avait récupéré en 1831 les
restes des très beaux vitraux de l’abbaye d’Autrey
et la collection médiévale se constitua en
grande partie grâce à des dons ef fectués
de 1846 à 1914, par des particuliers ou
des communes. Les vestiges précieux
de l’abbaye de Chaumousey, du
prieuré de Belval, du portail des
Bourgeois de l’église Saint-
Maurice d’Épinal, des
dalles funéraires, des
retables, une riche statuaire, retracent l’existence
de monuments parfois disparus et esquissent le
contexte religieux médiéval. Depuis le début du XX
e
siècle, André Philippe, chartiste, conservateur du
musée, conservateur des antiquités et objets d’art,
« promeneur infatigable connaissant à fond son
département
4
», relevait et signalait les objets
dignes d’une protection au titre des monuments
historiques ou susceptibles d’entrer au musée.
C’est dans le même esprit que l’exposition L’Art
religieux dans la région vosgienne, organisée en
1961 par un groupe passionné d’érudits dont le
conservateur et les Amis du musée, fut présentée
dans le bâtiment provisoire de l’église Notre-Dame
à Épinal. Cette remarquable et inédite confrontation
entre quelques œuvres significatives du musée
et celles choisies parmi les plus belles et les plus
caractéristiques conservées dans des églises ou des
chapelles révéla la richesse de ce patrimoine
mobilier souvent méconnu. Comme
un écho, l’exposition Figures
de Madones, présentée au
musée en 2005, avait, quarante
ans après, le même but, en
privilégiant les deux thèmes
iconographiques de la Vierge à
l’Enfant et de la Vierge de pitié,
illustrant les représentations
mariales les plus répandues dans
le département des Vosges.
2