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Le Mudaac conserve environ cinq cent quarante
peintures datant du XVI
e
siècle au XX
e
siècle
et plus de trois cent cinquante sculptures et
éléments de lapidaire architectural datant
d’entre le XII
e
et le XIX
e
siècles.
Les soixante-six peintures qui intègrent le musée
dès sa création proviennent de la collection des
princes de Salm, saisie en 1793, et complétée
par les vingt-cinq autres données par le duc de
Choiseul en 1829
1
. S’y sont ajoutés des dépôts de
l’État, ainsi que des acquisitions récentes comme la
Forge près d’Épinal de Paul Laurent. Elle compte en
son sein des œuvres représentatives des grandes
« écoles » de peinture occidentale du XVI
e
au XIX
e
siècle. L’école hollandaise, qui comprend également
de nombreuses scènes de genre et paysages, est
notamment représentée par Rembrandt. Parmi
les Français et Lorrains s’illustre Claude Gellée,
tandis que Job raillé par sa Femme est propre à l’art
singulier de Georges de La Tour (f ig. 1). Certaines
œuvres sont plus confidentielles, comme Vénus
priant Neptune d’être favorable à Énée du très
réputé en son temps François Perrier (fig. 2)
2
.
Au XVIII
e
siècle, les italiens Pannini et Locatelli ainsi
qu’Hubert Robert ont livré une intéressante petite
série de caprices architecturaux. Les peintures du
XIX
e
siècle peuvent être dues tant à des artistes de
premier rang tel Courbet qu’à des artistes vosgiens
comme Alphonse Monchablon.
La collection de sculptures a été constituée à
léchelon local Les liens étroits du musée avec la
Société démulation du département des Vosges
favorisent le recueil de nombreuses œuvres
notamment au XIX
e
siècle Les dons de particuliers
sont souvent liés à la sauvegarde dobjets issus
dédifices religieux vosgiens qui datent pour
lessentiel du Moyen Âge et du début de lépoque
1
Georges de La Tour (1593-1652)
JOB RAILLÉ PAR SA FEMME
Vers 1630
Huile sur toile
Les collections
de peintures et de sculptures
1 Sinnig 2020 p 208
2 Thuillier 1993
3 Louis 2004 p 7
4 Épinal 2005 p 7677
U N E H I S T O I R E D E P A S S I O N E T D E G É N É R O S I T É — L E S C O L L E C T I O N S E M B L É M A T I Q U E S
Pierre Gauvain
moderne. Certaines œuvres se distinguent par leur
datation, comme le rare exemple de gisant du début
du XIII
e
siècle
3
qu’est celui de Gui de Chaumousey.
La qualité de la facture caractérise des sculptures
comme le Saint Hubert ou saint Gengoult, et rejoint
parfois un style af f irmé visible sur la Vierge à l’Enfant
de Saint-Michel-sur-Meurthe dont le traitement est
propre aux ateliers du Rhin supérieur (f ig. 3)
4
.
2