64
Jean Jules César Laurent
Sculpteur, peintre, lithographe,
archéologue, numismate
et professeur de dessin
Christina Egli
U N E H I S T O I R E D E P A S S I O N E T D E G É N É R O S I T É — L E S C O N S E R V A T E U R S, D U P E I N T R E A U S P É C I A L I S T E
En ce qui concerne la jeunesse et la formation
de Jules Laurent, la situation est la même que
pour son père : on ne se sait pratiquement rien.
Seule la f iche de recrutement Classe d’appel de
1820 fournit quelques informations sur Jules
Laurent :
Le Maire de Paris, […] certif ie que Sr. Laurent Jean
Jules César né à Paris […] le 30 9bre 1800 résidant
à la rue Duphot n°8, canton du 1
er
arrondissement
de Paris, […] ayant une taille d’un mètre 680
millimètres, et exerçant la profession de sculpteur,
fils de Jean Antoine exerçant la profession de
Peintre et de Antoinette Guilgot domiciliés à la
d
e
rue […] s’est présenté pour être inscrit sur le
tableau de recensement de cet arrondt. Fait à
Paris le 1
er
février 1821.
Tout comme son père, Jules Laurent est actif
dans plusieurs domaines artistiques. Et tout
comme son frère aîné Paul, professeur de dessin
à l’École forestière de Nancy, et sa sœur Emma,
élève de Jean-Baptiste-Jacques Augustin et peintre
miniaturiste, Jules apprend d’abord dans l’atelier
paternel avant d’étudier à l’École des beaux-arts
de Paris auprès du sculpteur Pierre Cartellier. Ses
voyages le menant à travers la France, l’Espagne,
les Balkans, l’Arménie et même la Perse, inf luencent
ses tableaux comme Les Femmes turques de
Constantinople peint en 1847. Entre 1831 et 1839,
il participe aux Salons et reçoit à sa dernière
participation la médaille troisième classe avec sa
statue en marbre Jeune f ille au chevreau f ig 2
Après un séjour à Rome de 1826 à 1828 il sinstalle
à Épinal et seconde son père dans le musée et
dans lécole de dessin Parallèlement il reste actif
en tant que sculpteur et exécute des monuments
pour dif férentes localités On lui doit des bustes
entre autres du peintre Claude Gellée, du pasteur
Jean-Frédéric Oberlin ou du poète Nicolas Gilbert,
et même de son père. En 1827, il publie avec son
père et son frère Paul un Cours de dessin linéaire à
l’usage des écoles des beaux-arts et de celles des arts
mécaniques composé de modèles de tout genre et de
leçons sur la perspective et sur la théorie des ombres
en quarante planches et cinq livraisons.
À la mort de son père en 1832, il lui succède à la
tête du musée départemental. Ce qui ne l’empêche
pas, attiré par l’étude des antiquités gallo-romaines,
de participer à des fouilles archéologiques,
notamment à Grand. De plus, il se découvre une
passion pour la numismatique. Il introduit dans
les collections du musée de nombreux objets
extraits des chantiers dans lesquels il s’engage et
y constitue un des plus riches médailliers. Il publie
entre autres le catalogue des collections du musée
1
.
Tout comme son père, il écrit des articles pour
les Annales de la Société d’émulation des Vosges. Il
décède le 16 mai 1877 à Épinal.
1 Laurent 1868
1
Jules Laurent (1800-1877)
PROJET D’AMÉNAGEMENT DE LA SALLE CONSACRÉE À
L’HISTOIRE NATURELLE
1831
Encre sur papier
Épinal, Archives départementales des Vosges
2
Jules Laurent 18001877
JEUNE FILLE AU CHEVREAU
Vers 1839
Marbre
Nancy musée des BeauxArts
2